Chronologie détaillée et pertes de la bataille du Nord (21 mai – 4 juin)

Entre le 21 mai et le 4 juin 1940, 7 858 soldats tombent au combat lors des affrontements qui font rage dans le nord de la France (5 721 dans le département du Nord et 2 137 dans celui du Pas-de-Calais). Cela représente 54,9 % des soldats tués durant cette période. Les combats les plus meurtriers sont ceux de Dunkerque (3 942 soldats tués, soit 27,1 % du total) et ceux de la bataille de Lille (1 395 soldats tués).

Tableau 1 – La bataille du Nord par grandes zones de combat (21 mai – 4 juin 1940)

Arrondissements NombrePourcentages
Dunkerque3 94227,1
Lille1 2958,9
Avesnes2972
Douai1140,8
Cambrai690,5
Inconnu Nord40
Total départements du Nord5 72139,3
Valenciennes4643,2
Calais3452,4
Boulogne sur Mer3252,2
Lens2962
Béthune2721,9
Montreuil1641,1
Arras1461
Saint-Omer1130,8
Inconnu (Pas-de-Calais)120,1
Total département du Pas-de-Calais2 13714,7
Total Refuser l’encerclement 785854,9
Retraite de Belgique et des Pays-Bas5573,8
Ensemble10 55258,7
Source: SGA-Mémoire des Hommes/Claude Dupuy

La bataille du Nord commence avec l’arrivée de Guderian sur la Manche le 20 mai à 21h. Depuis la trouée des Ardennes et sur une coulée de 50 km de large seulement, les Allemands consolident un front défensif destiné à éviter une contre-attaque française.

Au nord, une quarantaine de divisions franco-anglaises sont dans un étau, soit plus d’un demi million de soldats(287 000 britanniques, la première armée Française, les lambeaux des 7e et 9e armées française ainsi qu’une partie de l’armée Belge).

Le 21 mai, les alliés prennent conscience du risque d’encerclement. Sur l’Escaut, le corps expéditionnaire du général Montgomery parvient à stabiliser le front à Tournai tandis que les combats continuent sur la Lys. Pendant ce temps, les britanniques tentent une contre-attaque à Arras. contre-attaqué à Arras le 21. Après un premier succès, ils doivent reculer suite à une contre-attaque de Rommel qui bénéficie de l’appui de la Luftwaffe.

Le 23 mai mai, les forts de Boussois et de la Salmagne qui font partie du secteur fortifié de Maubeuge tombent et la contre-attaque française menée sur Cambrai par la 25e Division d’infanterie motorisée du général Molinié échoue. La ville de Cambrai, comme celle d’Arras, tombe le 23 mai aux mains des forces allemandes. En Belgique, la défense s’organise sur la Lys. La bataille, débutée le 23 mai, consacre la suprématie militaire allemande et le 28, la Belgique capitule. Tandis que les forces belges sont submergées par les troupes allemandes, à quelques kilomètres commence la bataille de Boulogne-sur-Mer et de Calais qui sont encerclées par Guderian.

Guderian arrive à Calais le 23 mai qui est fortifiée et tenue par des troupes franco-britanniques. Valenciennes tombe le 25 et les allemands établissent une tête de pont à Odomez. La ville de Calais, encerclée, tombe le 26 mai après d’intenses bombardements.

Suite à l’avancée allemande, Lord Gort met en place une organisation défensive autour de Dunkerque avec l’appui des troupes françaises. Le 26 mai, le gouvernement britannique ordonne alors l’évacuation des troupes. Pour les soldats français, l’évacuation avec les anglais est la seule option possible. Le Nord est perdu même si Lille résiste toujours et qu’il faut transporter des troupes pour consolider le front de la Somme. Les troupes britanniques commencent leur embarquement le 26 à partir des plages car le port est détruit tout comme la ville intensément bombardée. L’objectif est alors de protéger le rembarquement.

Autour de Lille et dans ses faubourgs, les soldats français tentent de résister malgré leur encerclement par les forces allemandes. Après plusieurs jours de combats, sans munitions et après avoir détruit leur matériel, un cessez-le-feu est déclaré le 31 mai au soir. Au total, 1 245 soldats français ont perdu la vie et plus de 34 000 sont faits prisonniers.

A partir du 1er juin, les français sont désormais seuls à défendre la ville de Dunkerque suite au départ du Corps Expéditionnaire Britannique ordonné par Lord Gort. Le 4 juin, les Allemands entrent dans Dunkerque en ruine.

Au total, 3 942 soldats français perdent la vie à Dunkerque lors des combats ou noyés lors du transfert (500 disparus à bord du Torpilleur Bourrasque et 640 disparus à bord du Sirocco). Le bilan humain est très lourd pour l’armée française puisque plus de 40 000 soldats sont mis hors de combat. Cependant, les combats menés pour la défense de la ville ont permis à 123 000 soldats français et 388 888 combattants alliés d’embarquer pour l’Angleterre. Le bilan issu de la base « Mémoire des Hommes » est lourd pour la bataille du Nord, 8.679 morts, des milliers de blessés, des dizaines de milliers de prisonniers.

Pour citer cet article : Claude Dupuy, 2020, « Chronologie détaillée et pertes de la bataille du Nord (21 mai – 4 juin 1940) », Les Soldats Oubliés, (année, mois, jour de consultation), consulté depuis http://mortsoublies.fr.

Photo : Dunkirk and the Retreat From France 1940, Imperial War Museum, IWM Non Commercial Licence, Press Agency Photographer. Ministry of Information Second World War Press Agency Print Collection.

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